Cadoles et murets

Les cadoles (ou cabotes)

   Ce sont des abris en pierres sèches également construits par les paysans. Selon les sources, ils dateraient de deux ou trois siècles. Leur origine remonterait, pour certains, à l'âge de fer, c'est à dire à 3000 ans… Ces cabanes sont les vestiges de l'extension maximale de la vigne au XIXe siècle. Le terme de cabote vient du latin cap (tête). Le suffixe -ote en fait un diminutif désignant quelque chose ayant une grosse tête ou évoquant une grosse tête. Cabote est surtout employé en Côte et hautes Côtes de Nuits (Marsannay-la-Côte, Gevrey Chambertin) ainsi qu'en Côte et hautes Côtes de Beaune.D'autres régions du département emploient les termes de cabane ou de cadole (par exemple à Hauteville-les-Dijon) ainsi d'ailleurs que celui de baraque (dans le Chatillonnais), (rien de péjoratif ici, simplement « baraquer » désignait dans la région le « fait d'aller vivre pendant un temps dans une cabane, en pierre ou en bois, pour être à pied d'œuvre »).

Cadoles, combe à la serpent,Dijon.

Les cadoles en pierres sèches n'ont ni une grande ancienneté ni une grande longévité : leurs pierres calcaires sont sensibles au gel, et qui plus est, ne sont pas liées par un quelconque mortier. Elles permettaient de se protéger du soleil et des intempéries et de remiser du petit outillage, surtout dans les champs éloignés de l’habitat. Certaines, de grandes dimensions, ont servi d'habitation permanente à des indigents. Ces cabanes ont été construites par leurs utilisateurs : cultivateur, berger, vigneron ou cantonnier. Elles peuvent être carrées, cylindriques, rectangulaires ou en demi-cercle, isolées ou insérées dans un murger

   A l’intérieur, on trouve parfois un banc, une niche de rangement ou un âtre Les cadoles étaient bâties avec les pierres retirées des vignes lors de la création ou de l'entretien de ces dernières. Les plus belles, plates, larges, étaient réservées à la construction des cabanes. Si certaines sont encore visibles dans les vignes, beaucoup sont aujourd'hui sous la forêt depuis l'abandon des parcelles de médiocre exposition à la suite des grandes maladies de la vigne à partir de 1860.

Cadole vue de l'intérieure, cadole insérée dans murets, combe à la serpent, combe persil, Dijon

 Les murets

   Ce sont des murets en pierres sèches construits par les moines et les paysans. Ils servaient à délimiter les parcelles et à contenir le bétail. On peut en voir à de nombreux endroits dans la forêt, surtout l'hiver lorsque la végétation a perdu ses feuilles. En créant des terrasses, les murs de soutènement permettent de cultiver des coteaux en forte pente, souvent bien ensoleillés. Ils sont généralement bien conservés grâce à leur évidente utilité. . Ils limitent l’érosion des sols. Des escaliers permettent parfois de passer d’une terrasse à l’autre ou de gravir plus aisément le terrain. Au bas des coteaux, les murs de clôture retiennent les eaux de ruissellement, servent de brise-vent et permettent d’enfermer le bétail. Bien que rarement dans notre département, ils sont parfois formés de grandes pierres plates plantées comme des menhirs et appelées « libes Les murs protègent les meilleures parcelles de vigne des animaux qui pourraient venir les brouter. Tous ces éléments qui structurent fortement les paysages de la Côte-d’Or, témoignent du long travail qui fut nécessaire pour rendre cultivables certains de ses territoires.

Murets, combe Persil, combe à la serpent, Dijon.