chevrette, combe à la serpent
chevrette, combe à la serpent

Voir des chevrettes et des chevreuils en liberté est toujours un moment privilégié. Cette rencontre est toujours rendue possible grâce à deux facteurs : être là à la bonne heure (tôt le matin ou à la tombée de la nuit en lisière de forêt) et savoir se faire discret. Voir avant d'être vu, tel est le secret. Au début de mes sorties dans la nature, je ne savais même pas qu'il y avait du gibier en liberté. Puis un jour, en plein après-midi, dans un champ j'ai vu comme ce que j'ai pris de loin pour un gros lièvre. Cet animal était en train de manger, et comme j'arrivais derrière lui en silence, il ne me vit pas arriver. Lorsqu'il releva la tête, je compris qu'il s'agissait en fait d'une jeune chevrette. Je me suis immobilisé pour l'observer. J'ai pu m'avancer jusqu'à une quinzaine de mètres d'elle. Puis elle a bondi hors du champ pour rejoindre la forêt. J'étais ravi de cette expérience et chaque fois que je vais me balader j'aspire à la revivre. J'ai ensuite remarqué que ces animaux étaient surtout visibles à la tombée de la nuit. Je ne raconterai pas, pour ne pas lasser le lecteur, toutes mes rencontres avec les chevreuils. Elles furent nombreuses lors de cette dernière année. Mais il y a deux types de rencontres : celle où vous repérez les animaux de loin, et celle où vous ne les avez pas vu et eux non plus. Dans ce dernier cas il y a toujours surprise et adrénaline !

   Une fois, je me suis aventuré dans un pierrier pentu qui surplombe la Combe du pré, au plateau de Chenôve. Logiquement les chevreuils passent la journée dans des endroits éloignés des hommes, en forêt. Enfin c'est ce que je pensais. A l'endroit où je me trouvais, il n'y avait que du buis et des pierres. La végétation était plutôt basse. Je m'avançais prudemment et en silence (et marcher dans un pierrier sans faire de bruit n'est vraiment pas facile!), lorsque tout à coup un chevreuil a détalé à moins de trois mètres de moi derrière un buis. J'ai vu bouger l'arbuste, j'ai entendu le bruit des sabots. En une fraction de secondes il avait pris la poudre d'escampette. Mais je ne l'avais ni vu ni entendu. Lui non plus. Je me demande toujours lequel de nous deux a le plus peur dans ces moments là !

  L'aboiement du chevreuil

   Lequel de l'homme ou de l'animal a le plus peur de l'autre ? J'ai eu la réponse à cette question il y a quelques temps. Occupé à repérer des fleurs pour prendre des photos, je me trouvais au coucher du soleil en bord d'un champ au lieu dit 'en Bessey'. Je marchais doucement le regard au sol dans l'espoir de découvrir une espèce que je ne connaissais pas encore. Soudain un chevreuil a bondi dans mon champ de vision. Pour le coup, j'ai pu admirer la longueur de son saut en direction de la forêt. Il est parti en poussant des cris d'alerte, que j'ai pris aussi comme des cris de menace. Je n'ai jamais entendu un son aussi puissant, rauque, effrayant que ce cri là. Pas facile à décrire...Une sorte de chien enroué mais impressionnant de puissance qui aurait décidé de vous faire savoir que vous n'êtes pas le bien venu et qui, en même temps prévient toute sa famille que vous, l'intrus êtes sur son territoire ! Dans un premier temps, je l'ai laissé partir dans sa direction et moi je me dirigeais à l'opposé. La surprise de sa fuite et ses cris surprenants avaient bien boosté mon rythme cardiaque. Mais la pression redescendue, j'ai mis mon appareil en mode vidéo pour enregistrer ses cris d'alerte. Il a mis du temps à se calmer et j'ai immortalisé ces quelques minutes où il m'a montré un phénomène que je ne connaissais pas. Fin des anecdotes cervidesques. L'idéal étant que vous, lecteurs, vous fassiez votre propre expérience. SAUF SI VOUS AVEZ LE COEUR FRAGILE !

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